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Boucher, François

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INHA
Dernière modification
06/03/2024 16:29 (il y a 13 jours)
Type de personne
Type de personne : 
Noms
Nom : 
Boucher
Prénom : 
François
Sexe : 
Nationalité : 
Naissance et mort
Date de naissance : 
29 septembre 1703
Lieu de naissance : 
Date de mort : 
30 mai 1770
Lieu de mort : 
Adresses
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1703 - 1733
Adresse : 

Rue de la Verrerie

Code postal : 
75004
Ville : 
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
21 avril 1733 - 1742
Adresse : 

Rue Saint-Thomas-du-Louvre

Code postal : 
75001
Ville : 
Commentaire Ville : 

Rue disparue

Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1743 - 1750
Adresse : 

Rue Jean-Jacques Rousseau

Code postal : 
75004
Ville : 
Commentaire Ville : 

Ancienne rue Grenelle-Saint-Honoré.

Professions / activités
Type de profession / activité : 
Lieu institution : 
Date d'activité : 
1731 - 1770
Commentaire Professions / activités : 

Membre de l'Académie royale de peinture et sculpture (1734)

Premier peintre du Roi (1765)

Type de profession / activité : 
Date d'activité : 
1740 - 1770
Biographie
Commentaire biographique : 

Formation

Né le 29 septembre 1703 à Paris, François Boucher fait probablement son apprentissage chez son père, Maître-Peintre à l’Académie de Saint-Luc. Après être passé brièvement dans l’atelier de François Lemoyne (1688-1737) et très certainement chez Jean-François de Troy (1679-1752), il met ses talents de graveur au service de Jean-François Cars (1661-1738) pour la création de frontispices et de thèses. En 1722, il débute une collaboration avec Jean de Jullienne (1686-1766) qui se prolonge plusieurs années et réalise plus d’une centaine d’eaux-fortes d’après les dessins de Watteau pour la publication du recueil des Figures de Differents Caracteres publié en 1726. À l’âge de vingt ans, il obtient le Premier Prix de l’Académie royale de Peinture et de Sculpture mais ne reçoit pas de bourse pour son séjour à Rome. Cinq ans plus tard, il prend finalement la décision de rejoindre la Ville éternelle à ses propres frais aux côtés de Carle, Louis-Michel et François Vanloo (1708-1732). Lors de son séjour – qui dure trois ans –, il suit les cours dispensés à l’Académie et produit de petits tableaux à la manière des Flamands. Alors qu’il s’était initié à la peinture nordique en fréquentant les collections parisiennes avant son départ, il enrichit sa culture visuelle pendant son séjour à Rome en se familiarisant avec les artistes italiens.

Retour sur la scène parisienne

Dès son retour à Paris en 1731, il prend part à la publication du second livre des Diverses Figures Chinoises peintes par Watteau…au Château de la Muette pour lequel il grave douze eaux-fortes. Cette collaboration est une première incursion du peintre dans la chinoiserie et marque certainement une étape décisive dans son attrait pour l’Orient. Conscient de la réalité du marché, François Boucher développe dans les années 1730 une stratégie commerciale pour s’imposer comme peintre incontournable dans la capitale. Pour ce faire, il expose chez l’avocat François Derbais une série de peintures de grand format qui feront sa réputation (notamment Aurore et Céphale (Nancy, MBA) ; Vénus demande à Vulcain les armes pour Énée (Musée du Louvre). La même année, il est agréé comme peintre d’histoire à l’Académie de Peinture et de Sculpture et reçu grâce à la présentation de Renaud et Armide (Musée du Louvre), le 30 janvier 1734. La première commande officielle arrive en 1735 (quatre Vertus en grisaille pour le plafond de la chambre de la Reine à Versailles) et de nombreuses autres suivront : la Chasse au léopard en 1736 puis, la Chasse au crocodile en 1738-39, toutes deux pour la galerie des petits appartements du roi à Versailles, quatre pastorales pour les petits appartements du roi à Fontainebleau, quinze peintures pour le château de Choisy à partir de 1741, des travaux pour Marly... Les années 1740 sont synonymes de succès pour François Boucher qui devient l’un des peintres les plus admirés de sa génération et reçoit désormais la protection de madame de Pompadour (1721-1764). Ses travaux touchent tous les domaines des arts, il fournit dessins et costumes pour l’Académie de musique, donne des modèles pour les arts décoratifs en collaborant avec les manufactures de Vincennes, de Beauvais puis celle des Gobelins dont il devient l’inspecteur en 1755. Sa carrière académique, elle aussi brillante, l’amène à devenir professeur à l’Académie en 1737, puis directeur en 1765 et, la même année, premier peintre du roi en remplacement de Carle Vanloo. Il meurt le 30 mai 1770 dans son appartement du palais du Louvre.                                 

La Chine, « une des provinces du rococo »

C’est à partir des années 1740 que François Boucher prend une part plus active dans le circuit de l’asiatica par ses liens étroits avec le marchand-mercier Edme-François Gersaint (1694-1750) notamment, mais aussi en débutant, très certainement au même moment, une importante collection. Bien qu’il n’ait jamais brossé de peinture de chevalet à la chinoise, l’intérêt dont Boucher fait preuve pour les objets orientaux se manifeste dans les séries de dessins destinés à la gravure et même d’estampes - qu’il grave lui-même – dans lesquels il donne vie aux statuettes et aux figures humaines peintes sur les porcelaines ou les estampes chinoises de son cabinet. Les objets chinois apparaissent ainsi par petites touches dans quelques-unes de ses peintures à sujets intimes, dans nombre de ses gravures et avec éclat dans les esquisses pour la Seconde tenture chinoise. Dans un rapport presque sensuel à l’objet, Boucher se plaît à rendre les matières, le velouté de la porcelaine, la brillance des montures en bronze, anime ses statuettes en terre crue et démontre son excellente connaissance des objets extrême-orientaux. Ses « tableaux de mode », mettant en scène des personnages féminins ou des familles dans de riches intérieurs contemporains, décorés de pagodes, pots-pourris richement montés et autres paravents, participent à la promotion des objets que l’on trouve chez les merciers. Mais l’ensemble certainement le plus emblématique de sa production chinoise est la série des dix petits cartons (Besançon, MBAA, D.843.1.1 ; D.843.1.2 ; D.843.1.3 ; D.843.1.4 ; D.843.1.5 ; D.843.1.6 ; D.843.1.7 ; D.843.1.8 ; D.843.1.9 ; 983.19.1) pour la Seconde tenture chinoise commandée par Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) vers 1742. Depuis un demi-siècle, plusieurs chercheurs se sont penchés sur les sources visuelles utilisées par le peintre. S’il est établi depuis longtemps que Boucher exploite les récits de voyageurs européens à l’instar de celui d’Arnoldus Montanus (1625-1683), Perrin Stein a montré plus récemment (1996, 2007, 2019) qu’il a également recours aux motifs chinois qu’il isole et interprète très librement dans ses dessins réalisés pour la gravure et très tôt employés dans les arts décoratifs européens (mobilier, céramiques, boîtes à tabac ou de toilette). Ses sources sont diverses : statuettes en terre ou en pierre, porcelaines, estampes. Le Gengzhi tu 耕織圖 (traité de riziculture et de sériciculture publié en Chine en 1696) et la romance du Pavillon de l’Ouest, en chinois Xixiang ji, 西廂記, lui servent par exemple de modèle pour plusieurs Scènes de la vie chinoise. Le peintre n’isole pas seulement les motifs de certaines planches chinoises, il fait preuve d’une réelle attention pour la construction de l’espace et de la perspective dans les productions chinoises. Ainsi, quelques estampes des Scènes de la vie chinoise présentent un traitement de l’espace directement inspiré de la Chine (en particulier, les vues en angle des barrières et rambardes).

Article rédigé par Lisa Mucciarelli

Commentaire biographique : 

Training

Born in Paris on 29 Septembre 1703, François Boucher probably did his apprenticeship under his father, Master Painter at the Académie de Saint-Luc. After a brief time in the workshop of François Lemoyne (1688-1737) and most certainly under Jean-François de Troy (1679-1752), he placed his talents as engraver at the service of Jean-François Cars (1661-1738) for the creation of frontispieces and theses. In 1722, he began a collaboration with Jean de Jullienne (1686-1766) which continued for a number of years. Here, he made over a hundred etchings based on drawings by Watteau for publication in the collection Figures de Differents Caracteres, published in 1726. At the age of 20, he was awarded First Prize by the Académie royale de Peinture et de Sculpture. However, he never received the grant money for his stay in Rome. Five years later, he finally decided to go to the Eternal City at his own expense, alongside Carle, Louis-Michel and François Vanloo (1708-1732). During his Roman sojourn – which lasted three years– he attended the classes delivered by the Académie and produced little paintings in the Flemish manner. Boucher had familiarised himself with northern painting styles by frequently visiting Parisians collections prior to his departure for Rome, where he further enriched his visual culture by studying the Italian artists.

Return to the Paris scene

In 1731, as soon as he returned, he participated in the publication of the second book of the Diverses Figures Chinoises peintes par Watteau…au Château de la Muette (Diverse Chinese figures painted by Watteau… at the Chateau of La Muette) for which he engraved twelve etchings. This was the painter’s initial incursion into chinoiserie and was certainly a decisive step in his developing attraction for the Orient. Aware of the reality of the market, in the 1730s François Boucher began implementing a commercial strategy to become the undisputed leading painter in the capital. To achieve this, he produed a series of large format paintings that would sealed his reputation, which he exhibited at the home of lawyer François Derbais (notably Aurore and Céphale (Nancy, MBA); Venus asking Vulcan to lay down his arms for Aeneas (Musée du Louvre). That same year, he was accepted as a history painter by the Académie de Peinture et de Sculpture and thanks to his presentation of Renaud and Armide (Musée du Louvre), on 30 January 1734. His first official commission came in 1735 (four Virtues in grisaille, for the ceiling of the Queen’s Bedroom in Versailles). Many more would follow: the Leopard hunt in 1736, followed by the Crocodile hunt in 1738-39, both for the gallery of the petits appartements du roi (private apartments) in Versailles, four pastorals for the petits appartements du roi in Fontainebleau, fifteen painting for the Château de Choisy begun in 1741, works for the Château de Marly, etc. The 1740s were synonymous with success for François Boucher, who became one of the most admired painters of his generation, becoming the protégé of Madame de Pompadour (1721-1764). His works touched upon every domain of the arts. He designed costumes for the Académie de musique, offered models for the decorative arts in collaboration with the manufactures of Vincennes, Beauvais and finally Les Gobelins, of which he became the inspector in 1755. His equally brilliant academic career lead to a professorship at the Académie in 1737, where he was appointed director in 1765. That same year, he was also appointed First Painter to the King, replacing Carle Vanloo. He died 30 May 1770 in his apartment in the Louvre Palace.                                 

China, “one of the provinces of the rococo”

From 1740 onward François Boucher played an active role in the asiatica circuit, notably through his close ties with the marchand-mercier (merchant of objets d’art) Edme-François Gersaint (1694-1750), but most certainly also by simultaneously beginning an important collection. Though he never painted an easel painting in the Chinese manner, Boucher’s interest in oriental objects can be seen in the series of drawings intended for engraving and even etchings – which he did himself – bringing to life statuettes and painted human figures on porcelains or the Chinese etchings in his cabinet. Thus, Chinese objects appear as little touches in a few of his paintings of intimate subjects, in a number of his engravings and with dazzling effect in his sketches for the Seconde tenture chinoise (series of 6 tapestries). Boucher had a sensual relationship with the object, revelling in rendering materials, the velvety appearance of porcelain, the magnificent sheen of bronze pieces, brings to life his statuettes in unbaked clay, in a demonstration of his excellent knowledge of objects from the Far East. His “tableaux de mode” (costume paintings), placing scenes of female characters or families in sumptuous contemporary interiors, decorated with pagodas, richly mounted potpourri bowls and screens, participate in the promotion of objects one found in the boutiques of the merciers. However, certainly the most emblematic chinoiseries works is the series of ten little cartoons (Besançon, MBAA, D.843.1.1; D.843.1.2; D.843.1.3; D.843.1.4; D.843.1.5; D.843.1.6; D.843.1.7; D.843.1.8; D.843.1.9; 983.19.1) for the Seconde tenture chinoise commissioned by Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) circa 1742. For half a century, several researchers have focused on revealing the visual sources Boucher used. If it has long since been established that Boucher relied upon stories recounted by European travellers such as the one of Arnoldus Montanus (1625-1683). As Perrin Stein more recently demonstrated (1996, 2007, 2019), Boucher also relied on Chinese motifs, which he isolated and freely interpreted in the drawings he did for engraving and that were very early on used in the decorative European arts (furniture, ceramics, snuff and toilette boxes). His sources were diverse: terracotta or stone statuettes, porcelains and etchings; the Gengzhi tu 耕織圖 (treatise on rice cultivation and silkworm farming published in China in 1696) and the romance of the Pavillon de l’Ouest, in Chinese, Xixiang ji, 西廂記, for example served as a model for several Scènes de la vie chinoise. The painter not only removed and isolated the motifs of certain Chinese plates, he also demonstrated the serious attention he paid to the construction of space and to perspective in his Chinese-inspired works. Thus, in some of the etchings of Scènes de la vie chinoise the way he treated space drew inspiration directly from China (in particular, the angled views of barriers and guardrails).

Article by Lisa Mucciarelli (translated by Gammon Sharpley)

Thèmes d'étude
Période étudiée : 
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[Objets collectionnés] bouteilles, flacons, coq en porcelaine ; boîtes, plateaux en laque.

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Secteur fondamental d'étude : 
Technique étudiée : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés] porcelaines (théières, vases de formes diverses, pots-pourris, boules à parfum, coupes, canards, singe), grès (coupes, théières, tasses).

Période étudiée : 
Aire géographique étudiée : 
Secteur fondamental d'étude : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés] objets en argent (théière, tasses, soucoupes), objets en bronze (cassolettes, pots-pourris, vases).

Liens entre personnes
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François Boucher travaille pour Jean de Jullienne.

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François Boucher fait probablement son apprentissage chez son père, Maître-Peintre à l’Académie de Saint-Luc. Après être passé brièvement dans l’atelier de François Lemoyne (1688-1737) et très certainement chez Jean-François de Troy (1679-1752), il met ses talents de graveur au service de Jean-François Cars (1661-1738) (Source : notice Agorha « François Boucher » rédigée par Lisa Mucciarelli)

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François Boucher fait probablement son apprentissage chez son père, Maître-Peintre à l’Académie de Saint-Luc. Après être passé brièvement dans l’atelier de François Lemoyne (1688-1737) et très certainement chez Jean-François de Troy (1679-1752), il met ses talents de graveur au service de Jean-François Cars (1661-1738) (Source : notice Agorha « François Boucher » rédigée par Lisa Mucciarelli)

Bibliographies / archives
Type de référence : 
Sources en ligne
Organisme : 
Date de consultation : 
15/06/2021
Commentaire Sources en ligne : 

Bénézit 1999. Ressource accessible sur abonnement.

Référence de notice : 
12218907
Commentaire Sources en ligne : 

Notice catalogue BNF : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12218907t